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Al’heure des algorithmes, des téléphones portables, des cartes bleues, des mails, de Google, des achats sur internet, de Facebook, d’Instagram et des réseaux sociaux en général… Est-il encore cohérent de jeter l’opprobre sur la vidéoprotection ?

En effet, quoi que vous fassiez à notre époque, vos comportements personnels sur les réseaux sociaux, vos goûts et vos choix en matière de télévision, vos achats effectués en grande surface ou sur internet, vont permettre à ces algorithmes de «cerner» qui vous êtes et vos habitudes afin de vous adresser des suggestions et des recommandations personnalisées orientant plus ou moins consciemment vos choix et vos futurs achats.
Toutes les grandes enseignes, depuis des années, utilisent ce tracing pour vous suivre dans votre consommation. Grâce aux cartes de fidélité, les magasins orientent vos achats et vous envoient les promotions adaptées à vos habitudes. Même Google répertorie les lieux que vous avez visités. D’ailleurs, qui n’a jamais reçu sur son téléphone portable une notification demandant ce que vous avez pensé de tel endroit ?

Tout cela pour vous rappeler que nous sommes «observés» dans notre intimité au quotidien. En matière de vidéo protection, on observe parfois des levées de boucliers extraordinaires, alors que les satellites de Google nous suivent en permanence à la trace ! Essayons de décortiquer un peu ces comportements, parfois… contradictoires.

Tout d’abord, comprendre que des individus puissent être inquiets au sujet du déploiement de la vidéo protection est normal. Depuis plus de dix ans, au Chambon-sur-Lignon, quinze caméras ont été installées. Il est important d’expliquer la différence entre vidéoprotection et vidéosurveillance. Les dispositifs de vidéoprotection filment la voie publique et les lieux ouverts au public : rue, gare, centre commercial, zone marchande, piscine, etc.
Les dispositifs de vidéosurveillance filment les lieux non ouverts au public : réserve d’un magasin, entrepôts, copropriété fermée, etc. de la Voie Publique

Les logiciels d’intelligence artificielle ont tellement évolué, qu’il faut mettre des garde-fous dans ces systèmes de vidéo. C’est le rôle de la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés). Elle a été créée par la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978. Elle est chargée de veiller à la protection des données personnelles contenues dans les fichiers et traitements informatiques ou papiers, aussi bien publics que privés.
Ainsi, elle est chargée de veiller à ce que l’informatique soit au service du citoyen et qu’elle ne porte atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques.
Elle a un rôle d’alerte, de conseil et d’information vers tous les publics mais dispose également d’un pouvoir de contrôle et de sanction.
Depuis 45 ans, la CNIL s’est adaptée aux évolutions rapides de notre société. Elle encadre strictement le déploiement de la vidéo protection.
La vidéo, dans les villes et de plus en plus dans nos campagnes, s’est considérablement développée à la suite d’événements d’envergure mondiale comme les JO en 1992 et le mondial de football de 1998 qui avait vu la victoire des bleus. Cocorico !
Le tout, pour assurer la sécurité des équipes nationales venues du monde entier et celle des personnes et des biens. Le développement de la vidéoprotection s’est largement accentué à la suite des vagues successives d’attentats que la France a
connues en 2015 (Paris) et en 2016 (Nice). La vidéoprotection n’a pas permis d’éviter les attentats dans ces tragédies, mais cependant, elle a permis d’identifier rapidement les différents protagonistes, leurs parcours et le déroulé des évènements minute par minute et permettre ainsi de mieux appréhender le futur.

La vidéoprotection permet d’apporter des preuves solides et traduire ainsi les mis en cause devant la justice. Même si la vidéo protection ne garantit pas une délinquance zéro, elle permet en revanche d’élucider en moyenne 60 à 70 % des crimes et des délits. Il a été observé une baisse significative de la délinquance de voie publique dans les centres villes et les villages vidéoprotégés. Elle a été repoussée dans les zones non équipées de vidéo protection. Depuis, ces zones touchées par les cambriolages et autres atteintes aux personnes et aux biens, ont été dans l’obligation de s’adapter et se sont équipées.
Vu la recrudescence des cambriolages en Haute-Loire, il a même été décidé de créer une brigade de gendarmerie à Saint-Just-Malmont, sur l’axe menant vers notre département. La Loire étant maintenant très bien équipée en
caméras. Au Chambon-sur-Lignon, les enquêteurs de la Gendarmerie apprécient grandement la présence de la vidéoprotection au centre du village.
Ce dispositif a permis d’élucider de nombreuses « affaires » sur l’année écoulée. Des villages voisins ont été la cible d’une vague de cambriolages il y a quelques mois. Depuis, sous la pression des commerçants et des habitants, les collectivités ont engagé des études pour installer de la vidéoprotection. Au Chambon, la municipalité étudie actuellement un redéploiement des caméras afin de sécuriser toutes les entrées de la circonscription. En effet, jusqu’ici, la délinquance itinérante remarquée sur d’autres communes voisines est restée aux portes du Chambon-sur-Lignon.

Il est important de souligner que la consultation des vidéos ne peut se faire que dans le cadre d’une enquête en cours et après réquisition des services de gendarmerie. Dans le cadre d’une infraction constatée, par exemple, une dégradation de panneaux de signalisation avec délit de fuite… (Cas constaté très récemment avec un panneau de signalisation percuté en centre village et un conducteur parti sans laisser d’adresse). La procédure veut que le maire dépose plainte. Ensuite l’Officier de Police Judiciaire (l’O.P.J) de gendarmerie va venir consulter les caméras et ou autoriser l’ASVP à consulter les images pour les remettre au service enquêteur. Ce service va pouvoir identifier le véhicule en cause et convoquer
le propriétaire (Le préjudice des dégâts sur le panneau était de 1 500 euros). Cet été, tous les délits de fuites (accidents matériels où l’auteur est parti sans laisser de coordonnées) ont été élucidés grâce à la vidéo protection.

Au Chambon, il fait bon vivre et nous serons tous d’accord pour préserver cette qualité de vie. N’hésitez pas à poser vos questions et échanger sur le sujet avec le maire, les élus et l’ASVP.

• • • Sandra Picot, adjointe
Sébastien Delmaere, Agent de Surveillance
de la Voie Publique

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