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L’ Armée du Salut, mouvement international protestant, a été créée en 1878 par un pasteur méthodiste de Londres, William Both, pour répondre aux besoins tant matériels que spirituels des plus démunis. En France ce mouvement s’est implanté dès 1881. Depuis l’année 2000 il s’est scindé en deux entités complémentaires : une congrégation investie d’une mission spirituelle et une fondation laïque reconnue d’utilité publique qui lutte contre toutes les exclusions (sociales, liées au handicap ou à l’âge) avec la devise « Secourir, Accompagner, Reconstruire». Au Chambon-sur-Lignon l’implantation de l’Armée du Salut date de la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui la structure dépend de l’établissement Lyon Cité, un des plus grands établissements de la Fondation Armée Du Salut (F.A.D.S.) et s’est spécialisée dans la réinsertion.

Une activité Recyclerie en pleine croissance

La zone de tri des livres qui sont ensuite vendus soit en magasin, soit en ligne

L’Atelier et Chantier d’Insertion (ACI) gère une activité recyclerie qui existe depuis 2016 et qui a intégré de nouveaux locaux à la ZA Les Lebreyres depuis 2018. L’équipe est composée d’un chef de service, d’une Conseillère d’Insertion Professionnelle (CIP), de 3 Encadrants Techniques d’Insertion (ETI), et d’une assistante manager. L’ACI à ce jour n’emploie plus de bénévoles mais souhaite en accueillir sur des actions support comme pour les cours de français ou en atelier partagé.
« Deux grands pôles de travail s’organisent sur le site, un pôle logistique atelier pour réaliser des prestations de collecte, débarras, nettoyage, entretien, déménagements et un pôle tri et vente », explique le chef de service, Franck Baralon. « Le pôle tri et vente trie tous les objets apportés soit par les particuliers, soit par le pôle logistique et les oriente vers la vente, la mise en filière de recyclage ou vers la déchetterie. L’activité recyclerie est en pleine croissance, 300 tonnes d’encombrants ont été traitées en 2020, 350 tonnes en 2022, 93 % sont revalorisées. Nous avons renégocié et signé une convention avec le Syndicat Intercommunal de Collecte et de Traitement des Ordures Ménagères (SICTOM) qui n’avait pas été renouvelé depuis 2018. »
La structure conventionnée par la Direction Régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DDEETS) est financée en partie par l’État, la Région Auvergne Rhône-Alpes et le Département de la Haute-Loire.

Les salariés en insertion

« Nous recevons les candidats au fil de l’eau. Les entretiens de recrutement se font avec la conseillère d’insertion professionnelle et l’un des encadrants techniques d’insertion, en fonction du poste à occuper, sur la base de la motivation de la personne et de sa capacité à tenir le poste » précise le chef de service. Les personnes viennent de pôle emploi (convention de coopération renouvelée en juin 2022), de Cap emploi, de la mission locale pour 58 %. Il y a aussi des candidatures spontanées 32 % et 10 % sont issus de nouveaux prescripteurs comme le Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CADA) ou le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS). 40 salariés en insertion ont été accueillis sur l’année, 20 sont sortis, 20 sont présents en ce moment, 10 venant de Pôle emploi, mission locale, 7 candidatures spontanées et 3 venant des nouveaux prescripteurs. Un certain nombre de critères d’éligibilité sont appliqués et certains sont prioritaires comme les bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA), les demandeurs d’emplois longue durée, ceux qui ont la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH).

Le Plateau a accueilli de nombreux Ukrainiens qui sont également prioritaires pour travailler. Ils sont plus autonomes dans le travail mais parlent peu le français et le peu d’offres de formation rend la résolution de ce problème difficile.
Une fois recrutés et à leur poste, les salariés sont accompagnés par les techniciens, la conseillère, par des rendez-vous réguliers et des évaluations. Ils adhèrent à un contrat qui précise leurs objectifs. Rester au minimum 4 mois et possibilité jusqu’à 2 ans. Respecter le règlement intérieur qui fixe les consignes de travail, les horaires, la présence continue, le travail en équipe. Un partenariat avec les entreprises du secteur a été mis en place en fonction des projets des salariés. À l’issue de leur accompagnement, 3 employés sont partis avant le terme de leur contrat et sur les 17 restants, 10 sont sans solution, 4 en CDI ou CDD de plus de 6 mois, 2 sont positives, c’est-à-dire parties en retraite et 1 est une sortie transitive soit un CDD de moins de 6 mois.
Le profil des salariés en insertion évolue. Frank Baralon : « Nous avons une hausse des personnes de plus de 50 ans qui est notable et également une forte proportion de jeunes de moins de 26 ans même si la moyenne d’âge se situe autour de 42 ans. Le nombre de femmes parmi les salariés en insertion reste proche de celui des hommes. Les salariés présents en 2022 bénéficiaires des minima sociaux (Allocation de solidarité spécifique ASS et RSA) ainsi que les RQTH sont en augmentation. » Le Chambon-sur-Lignon étant situé en zone rurale, se pose le problème de la mobilité et s’il faut rester sur place celui du logement. L’Office Public d’Aménagement et de Construction (OPAC) peut intervenir et les salariés ont droit à l’Aide Personnalisée au Logement (APL).

Une structure en développement

Les prestations extérieures (les nombreuses actions de débarras pour déchetterie, les nettoyages divers pour particuliers ou autres, l’entretien des espaces verts, etc.) ne cessent d’augmenter, la vente en magasin également ce qui est encourageant pour l’avenir. Franck Baralon est plutôt optimiste : « Nous sommes de plus en plus identifiés comme un collecteur et un prestataire de service dans nos métiers. Et de plus en plus de collectivités locales et d’entreprises font appel à nos services. »
Grâce à l’ACI, des personnes éloignées de l’emploi bénéficient d’un accompagnement pour reprendre confiance en elles, retrouver des habitudes de travail et pour certaines se réinsérer dans la société. Et par ailleurs, des objets considérés à un moment donné comme des déchets trouvent une autre destination. En ce sens, la recyclerie est un maillon essentiel à la fois de l’activité économique et sociale et d’une économie circulaire, plus vertueuse pour l’environnement.

L’ACI ne manque pas de projets

L’Atelier et Chantier d’Insertion souhaite étendre les dons d’entreprise, les prestations de service. « Nous allons aussi développer les services de ramasse en porte à porte et le nettoyage des éco-points avec les collectivités, » souligne Franck Baralon.
Les objectifs d’insertion sont envisagés à la hausse soit 18 ETP (Équivalent Temps Plein). La mise en place d’un étiquetage des objets simplifiera l’encaissement.
Un projet de convention est en cours avec l’auto-école de la commune pour préparer l’épreuve du Code de la route en groupe. L’aide à la remise en état des sentiers nature est également prévue.
La boutique située rue Neuve a été fermée fin octobre 2022. « Nous avons dû mettre un terme à cette activité pour des raisons de sécurité liées au bâtiment comme des fuites de gaz et la toiture à réhabiliter. Nous explorons deux pistes pour ce bâtiment : soit un projet immobilier avec un bailleur social du territoire, les travaux de remise en état étant importants nous ne pouvons pas les assurer ; soit la revente du bâtiment. » confie le chef de service.

Infos pratiques

Infos pratiques : ouverture magasin solidaire et point « dons » :
Du mardi au vendredi 9h à 11h45 et 14h à 16h45
Samedi 8h45 à 11h45
Samedi en juillet – août 8h45 à 15h15
Collecte à domicile (par exemple pour débarrasser une maison), sur rendez-vous au 04 71 65 84 78.

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